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La Croix -18/10/19

par Louis-Bertrand Raffour

Louis-Bertrand Raffour

Fondateur de l'appli Belles Eglises


Une application pour protéger les « belles églises »
> Augustine Passilly, le 02/10/2019 à 18:08


Lancée en juin 2018, cette application gratuite recense des informations sur plus de cent édifices. Elle vise à lutter contre leur abandon en améliorant l’expérience des visiteurs.


L’application Belles Églises est née d’un échec. Il y a cinq ans, Louis-Bertrand Raffour a développé une application mobile censée faciliter la visite de l’église de Saint-Germain-des-Prés (6e arrondissement de Paris). « Ça a été une catastrophe car elle s’est avérée à la fois très lourde, destinée à une seule église et payante », analyse Louis-Bertrand Raffour.


Apprenant de ses erreurs, ce retraité féru de nouvelles technologies a décidé de concevoir une application collaborative, simple, gratuite et visant à rassembler, à terme, des informations sur 3 000 à 4 000 édifices répartis sur tout le territoire français afin d’inciter les visiteurs à s’y rendre. Belles Églises, doublée d’un site Internet, a ainsi vu jour en juin 2018.


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« Redonner de la valeur aux édifices »


« Vous aimez une église, vous y êtes attaché, vous avez envie qu’elle continue à porter son message dans la durée alors on va, ensemble, essayer de la faire connaître pour augmenter le nombre de visiteurs et la remettre au milieu du village », résume Louis-Bertrand Raffour. Près de 40 000 personnes suivent les deux pages Facebook de Belles Églises et répondent à cet appel en postant textes et photos permettant d’alimenter l’application.


(…)


Cette vision a séduit Béatrice Genet, coprésidente de l’Association de mise en valeur de l’église de Saint-Laurent-la-Roche dans le Jura. Cherchant un peu plus d’un million d’euros pour restaurer cet édifice, elle souhaite inciter un maximum de personnes à franchir sa porte, mais salue également la possibilité d’ajouter « des informations sur la paroisse, sur le curé… Je trouve ça très bien de faire le lien car ça reste un lieu de culte », se réjouit Béatrice Genet.


« J’avais tous les éléments, donc [la collaboration] s’est faite très naturellement et très rapidement. Louis-Bertrand Raffour a mis moins de 48 heures à tout rentrer, nous avons dû faire quelques corrections et la fiche de notre église a ensuite été publiée », détaille Béatrice Genet, qui précise avoir fait valider ses informations par une personne diplômée de l’École du Louvre.


La collaboration a beau se révéler plus difficile pour les édifices ne bénéficiant pas du soutien d’une association, « la richesse en ligne est insoupçonnée », assure Louis-Bertrand Raffour.


Il reçoit par ailleurs des monographies, jamais éditées, racontant l’histoire détaillée de clochers situés aux quatre coins de la France.


Cinq religieuses l’aident à synthétiser ce flux de données, ce qui a permis de publier 127 fiches, tandis que « quelques centaines » attendent que leurs rubriques « l’histoire », « l’intérieur », « l’extérieur » – auxquelles peuvent s’ajouter d’autres onglets spécifiques à chaque édifice – soient complétées.


Le fait d’obtenir le titre de fondation reconnue d’utilité publique ouvrira la voie à des dons défiscalisés et à des sponsors, et accroîtra par conséquent le nombre d’églises répertoriées. Mais Louis-Bertrand Raffour ne compte pas s’arrêter là. « D’ici deux ou trois ans, un certain nombre de hauts lieux touristiques religieux vont vouloir se doter d’applications plus lourdes, plus riches, plus complètes. Avec notre expérience, nous serons bien placés pour devenir leur partenaire ».


Yann de Pinieux, administrateur de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans (Loiret) figurant sur l’application, partage cette ambition, puisqu’il prévoit de créer une dizaine de parcours différents proposant de découvrir les trésors de cet édifice.